Ce matin Totor a du mal, c’est bien ce que j’avais redouté hier en voyant le témoin de préchauffage s’allumer, une bougie est morte, nouvel objectif pour Douchanbé, trouver des bougies de préchauffage. Comme chaque matin depuis que nous sommes dans le Pamir, nous ne partons que lorsque la température moteur a décollée des 40°C. Je vérifie le filtre à gazole et m…, je me suis fait refourguer du diesel sale, très probablement à Murghab avant-hier. Je n’ai pas de regrets, je n’avais pas d’autre solution, et avec les 3 filtres cela devrait quand même le faire.

 Le temps est encore superbe même si quelques petits nuages sont présents. Nous réattaquons la piste et juste avant le pierrier, nous trouvons une autre piste sur notre droite. Nous la prenons et revenons sur la route principale en ayant évité le pierrier ! Nous retournons à Alichur à moins d’un km pour faire le plein d’eau, puis reprenons notre route. Après 30 kms nous bifurquons à gauche direction la vallée du Wakhan, s’en est fini du goudron, nous arrivons sur une piste bien tôlée. Impossible de passer la vitesse limite, la piste est pleine de gros cailloux et la puissance moteur est très limitée avec l’altitude. Nous allons donc très lentement. La piste devient de pire en pire, certain passages sont techniques entre les cailloux et nécessitent le passage des vitesses lentes et du 4x4. Nous nous relayions avec Olivier, nous avons une moyenne inférieure à 10km/h. Nous passons notre dernier col à plus de 4000m et sommes contents de passer sans être sous la neige ou la pluie, dans ces cas, la piste doit vraiment être très difficilement praticable.

Nous arrivons sur la vallée du Wakhan et voyons l’Afghanistan de l’autre côté de la rivière, et les hauts sommets derrière sont le Pakistan. Nous passons un check point militaire, c’est toujours aussi tranquille, nous attendons le militaire qui arrive de son campement militaire à 300m. La vallée est superbe il n’y a pas de militaires, nous avons du mal à croire que l’Afghanistan est de l’autre côté de la rivière. Nous apercevons des personnes à cheval de l’autre côté de la rivière et échangeons des salutations. Nous croisons un couple de français à vélo, ils sont parti il y a 6 mois et ont eu le visa turkmène début septembre. Nous nous arrêtons pour la nuit au bord de la rivière, à moins de 10m de l’Afghanistan. Je tente de pêcher, nous ne pouvons traverser ici, le courant et la profondeur sont trop importante. Nous avons retrouvé des arbres, nous sommes à 3500m, nous faisons un feu et cuisions au feu de bois, un bonheur. Le vent est toujours présent et continu mais change de sens constamment.