Il fait encore grand beau mais le vent souffle toujours aussi fort, il a gelé cette nuit, l’eau que nous avons laissé dehors est glacée. Je m’attaque aux plaquettes arrière avec l’aide de Olivier, il en restait un peu cela aurait pu faire encore quelques temps, mais je ne voulais pas prendre de risque. Nous Partons vers 11H15, inutile de vous décrire la route, nous en prenons plein les yeux. La route qui était excellente depuis Och est devenue complètement pourrie. On sent qu’on est haut Totor a de plus en plus de mal et fume noir. Nous arrivons enfin au poste frontière kirghiz, là un connard, me raconte qu’il me manque le papier d’importation pour la moto, et surtout veut me faire payer 2500 som pour le camion et 500 som pour la moto de taxe écologique (400 som = 5€), forcément sans papiers. Voyant que je ne suis pas coopératif et que si je paye je veux un reçu, Il me dit que je ne peux pas passer et que je dois retourner au Kazakhstan. Il n’est vraiment pas enclin à discuter. Je viens avec les 3000 som de la soit disant taxe écologique, et lui met sur la table. Il ne veut toujours pas, j’ajoute 500 som en lui disant pour toi et là, il prend juste mon papier d’importation de Totor, note une ligne dans son grand carnet et me dit d’y aller. Si j’avais su, j’aurais peut-être tenté de passer comme cela. Bref on arrive au contrôle des passeports, un mec super sympa moins de 3 mins et c’est réglé, nous sommes sortis du Kirghizstan en y laissant 45€.

Nous continuons à monter, la route devient piste, Totor a de moins en moins de puissance, dans la dernière montée, en première rapide cela ne passe plus, je suis obligé de redescendre sur une partie un peu plus plate je passe 4x4 et vitesse lente, Olivier et Hyppolite descendent pour pousser et cela passe. Je fini de monter et les attend au col à 4300m.

Nous arrivons au poste frontière tadjik, contrôle des passeports sans problèmes mec sympa tout bon, il tamponne et nous laisse passer. Nous croisons des français qui viennent de l’autre côté, ils nous expliquent qu’on va chercher à nous faire payer 25$, que personne ne peut y couper, puis ils vont chercher à nous faire payer d’autre bricoles. Ils me confirment que le kirghiz est un vrai connard ! Eux, avec juste une voiture et en ayant des connections, ils ne lui ont lâché que 1000 som à l’aller (ils ont fait l’aller-retour sur cette route). Nous leur rachetons leurs somani tadjik, il n’y a ni bureau de change, ni distributeur avant Murghab à 200km d’ici. Nous arrivons au niveau de ces autres fonctionnaires pas du tout corrompus. Olivier vient avec moi, pour le premier poste, il me demande l’équivalent de 18 euros pour un papier qui semble officiel, décrivant notre route, on a un reçu avec un vrai tampon. Après hésitation avec Olivier et vérification de la carte du policier, nous payons. Puis vient le tour des douanes, le papier pour l’importation du véhicule, même chose tout à l’air officiel, je tente de négocier, je tombe de 45 à 25$, après mûre hésitation on paye les 25$.

Un autre revient à la charge sois disant un vétérinaire qui veut faire une désinfection mon œil, la barrière et ouverte, la douane m’avait dit c’est bon je passe et me barre, un veto, cela n’a pas de kalache. Olivier n’est pas serein, je regarde dans le rétro il est rentré dans son baraquement, je continue.

Nous sommes au Pamir, (et plus légers de 90€), il est 4h, c’est la frontière la plus glauque que nous ayons passé.

Le paysage est indescriptible, côté gauche de la route : des barbelés, nous ne sommes qu’à 10km de la frontière chinoise. Nous arrivons à un lac, nous prenons une piste pour nous poser à côté, Olivier et Hyppolite montent sur le toit et nous descendons à côté du lac. Nous sommes à 4005m, il fait bien froid et le fort vent n’aide pas. Pour ce soir c’est pates, nous mangeons dans le camion, l’endroit est magnifique.