Dans les 10 km qui nous sépare de la ville de Merke nous nous regardons avec Olivier et faisons le même constat, le bruit est fort, nous décidons de trouver un mécano sur Merke pour changer le croisillon et roulerons sans l’équilibrer jusqu’à Almaty.


Nous arrivons dans Merke et commençons notre apprentissage du Russe, « cardan », « cristavin », c’est bon on va s’en sortir. Il est 6h30, les mécaniciens sont fermés. Nous nous arrêtons devant un suite aux indications des passants. Ah oui ici tout le monde semble savoir ce qu’est un cardan et un croisillon nous sommes dans une région agricole mais quand même !

On nous indique finalement un 2 éme mécanicien, celui-ci semblant être fermé aujourd’hui. Antony et Batiste finissent de monter leurs sacoches sur leurs vélos et nous nous quittons après 1 mois et demi passés ensemble. Ils seront au Kirghizistan cet après-midi, ils n’ont que 30km jusqu’à la frontière.


 Nous arrivons au 2éme mécanicien qui n’est pas encore ouvert non plus. Nous discutons avec une personne qui semble gérer le commerce de pièce détachée attenant. Il nous indique de nous mettre sur la fosse. Nous contrôlons les jeux aux roulements de roues, discutons avec le père sur les différentes causes possibles puis démontons l’arbre suspect. Les mécanos regardent le jeu, il est normal pour eux, nous le regardons avec Olivier, c’est vrai qu’une fois démonté il ne semble pas avoir plus de jeu que la dernière fois.

On le remonte et levons le pont arrière pour tester l’ensemble de la transmission. Olivier est aux commandes du camion, moi dans la fosse avec un des mécanos, en première en freinant le constat est sans appel, le roulement du palier de l’arbre de transmission est mort.


Je démonte la partie de l’arbre avec le soutien des mécanos qui veulent aller très vite et ne s’occupent pas de prendre des repères sur les positions entre les différentes parties de l’arbre.Je calme leur démontage du roulement au marteau, marquant l’arbre sans pitié, « niet boum boum » et vais chercher l’arrache rotule/roulement dans le camion. Une fois démonté c’est moi qui leur explique que le roulement ne peut pas se démonter du palier et qu’il faut changer toute la pièce. Je pars donc en taxi avec le mécano à un magasin de pièces détachées qui à ma grande surprise nous sort la pièce en moins de 30s, que j’achète pour une 15aine d’euro. Retour au camion, remontage du palier sur l’arbre avec nos douilles de camion, puis de l’arbre de transmission. Les mécanos sont impressionnés du matériel notamment de la clé dynamométrique. Dernier test, plus de bruit, victoire, nous n’allons pas à Almaty ! Nous reprenons la route à 11h en direction d’Astana.


Comme indiqué par les camionneurs et les mécanos, les 250 premiers kms sont plein de trous et nous amène à une moyenne de 30. Les policiers sont très présents et arrêtent tous les bus et les camions qui descendent tous un billet à la main. Nous sommes à chaque fois arrêtés et faisons mine de ne pas comprendre ce qu’ils veulent, ils parlent russe et kazak et nous anglais c’est dommage. Ils ne demandent clairement de l’argent que dans des endroits clos, leur bureau ou si on accepte de monter dans leur voiture, ce que je refuse systématiquement.


Un nouveau bruit apparait, comme une perte d’aire, sur un tuyau de turbo, nous cherchons un peu mais ne trouvons rien.


Nous rejoignons enfin la route Astana Almaty, que nous espérions en meilleur état, nous imaginions un billard, c’est une route bien marqué et bosselée que nous trouvons. Nous nous arrêtons au bord d’un lac à 100km au sud de Balkhash. Je sors les cannes à pêche et le harpon du fait de la présence furtive d’un beau poisson proche du bord. Olivier fait la vaisselle quand un policier arrive. De sa position, il ne peut heureusement pas voir les cannes et le harpon. Il vient juste nettoyer sont parebrise, contrôle les passeports pour la forme puis repart tranquillement. Nous commençons à manger le repas qu’Olivier à préparer dehors sur la table puis rentrons-le finir dans le camion pour arriver à finir sans nous faire dévorer par les moustiques.