A 8h, nous nous enregistrons définitivement en payant un acompte de 5000 roubles.

Deux flics rodent autour des camions, pas les flics de la route, d’autres, forcément nous avons le droit à leur visite. Comme chez les chiens le petit vieux est toujours le plus chiant. Nous avons laissé en vue le couteau Yakoute que Edik nous a donné, grave erreur, nous arrivons à ce qu’ils nous le prennent pas. Le réservoir de gasoil est ouvert pour montrer qu’il est vide. Cela ce corse sur le contrôle des passeports, visiblement ils veulent un papier en plus. Il nous fait le signe de la prison, une sombre histoire d’enregistrement doublé du fait que notre visa est business et que nous avons des vraies têtes de business man. Bref dans tous les cas ils ne parlent pas anglais et nous, pas russe et on ne va surement pas sortir le traducteur. Ils nous rendent finalement les passeports et partent.

Nous embarquons sur le bateau avec le camion, payons 1000 roubles par personnes pour l’utilisation des toilettes et des douches. Alors que l’équipage continue de charger les derniers véhicules un flic et un civil montent sur le bateau ; très clairement pour nous. Re contrôle des passeports, le civil nous demande si nous parlons anglais ; nous oui mais lui uniquement quelques mots. C’est donc aidé de google translate que nous avons le droit à l’interrogatoire le civil assis sur la glacière dans le camion prenant des notes. Tout ce passe très bien, l’explication de l’itinéraire, que on ne s’est pas enregistré car on dort dans le camion etc jusqu’à ce qu’il remarque la mention business sur le visa. Là Olivier répond « business visit fournitures in Magadan ». Avec son anglais plus qu’approximatif le flic ne cherche pas plus loin Ouf. Ils repartent et le bateau lève l’ancre, il est 12h. Les camionneurs avec lesquels nous avons sympathisé nous demandent ce qui ce passe si tout va bien, on leur fait comprendre cette sombre histoire d’enregistrement avec notre problématique de camion comme hôtel.

A un moment Olivier part aux toilettes et revient avec un poisson congelé et un énorme morceau de viande congelé également ; définitivement j’ai le bon coéquipier !! C’est un de nos potes camionneur qui a un camion frigo qui les lui a donnés ! On discute avec les camionneurs particulièrement lui, il nous montre des vidéos de lui avec un quad amphibie fabriqué en Sibérie à partir de pièces de différentes provenances Toyota Corolla etc..

Alors que nous nous ouvrons une boite de sardine sur le coup de 16h, des camionneurs viennent chercher Thierry pour manger avec eux. Le repas commence par la Vodka, il accepte la première mais réduit les quantités sur les suivantes, chose que ne font pas ses collègues chauffeurs ; après deux heures, Il repart de ce guet-apens en étant obligé de soutenir un des chauffeurs dans les passages difficiles…

Thierry vient dormir un peu après sa chaleureuse fin d’après-midi. Nous préparons le dernier poisson avec Olivier nous découpons les filets, en préparons un pour ce soir à la poêle et l’autre en marinade pour demain. Le pote de boisson de Thierry arrive toujours aussi peu frais alors que nous finissons de préparer le repas. Il mangera avec nous. Avec Olivier nous sommes à la bière, nous lui en proposons mais lui ne veut que de la vodka ! Nos stocks sont limités et il est déjà bien imbibé. Thierry se lève et nous mangeons tous les 4. Au milieu du repas il me prend par la main pour me montrer une histoire de montage asymétrique de suspension spéciale sur son camion. Je le suis à son camion, il monte place conducteur et me fait monter place passager. Là il tourne la clé et je sens un mouvement, il bricole le levier de vitesse. J’ai laissé la porte ouverte, une personne arrive en courant, elle engueule le chauffeur, Je ne comprends que « Kamaz » et vois mes chaussures que j’ai laissées sur le pont de la barge avant de monter dans le camion, 3m devant le camion.

Ce con a reculé dans le camion Kamaz qui était derrière, je descends rapidement et rentre à Totor. Sur le chemin je vois tous les camionneurs courir dans l’autre sens ! Bref j’arrive, raconte à Thierry et Olivier l’histoire, ils ont vu les femmes venir chercher les camionneurs et n’avaient pas compris pourquoi.

On va finalement se coucher sur cette journée pleine d’émotion !